
Plateforme
Présentation
La Coalition du Québec URGENCE Palestine s’est constituée le 26 février 2024, en tant que coalition ad hoc ayant pour objectifs
- d’accroître la visibilité de l’indignation de la société civile québécoise face au génocide perpétré par Israël à Gaza et
- de rassembler les forces qui soutiennent la cause palestinienne contre l’occupation, la colonisation, la dépossession »1.
Elle a notamment produit quatre documents qui ont été endossés très largement à travers tout le Québec : Ensemble pour Gaza et la Palestine! Ensemble pour la justice et la paix (co-signé par 237 organisations et 159 personnalités publiques); Ensemble pour Gaza et la Palestine! EXIGEONS DES SANCTIONS CONTRE ISRAËL! (co-signé par 179 organisations et 96 personnalités publiques); La CDPQ doit cesser d’être complice des crimes d’Israël contre le peuple palestinien (co-signé par 169 organisations); et Accord de cessez-le-feu ou pas, Israël doit être arrêté! (co-signé par 171 organisations et 164 personnalités publiques).
Ce projet de plateforme n’a pas pour objectif de transformer la coalition en organisation permanente. Il vise plutôt à définir sur quoi les groupes membres de la coalition s’entendent et, ainsi, à fournir des balises pour les interventions du Comité de coordination (COCO) au nom de la coalition. Le contenu de la plateforme est basé à la fois sur ce qui se dégage des deux appels déjà mentionnés, sur le droit international et sur les résolutions des Nations Unies. Les revendications face aux gouvernements et institutions canadiens et québécois en découlent.
1. Concernant l’actuel assaut généralisé d’Israël contre Gaza (depuis le 7 octobre 2023), nous convenons que :
- Israël, comme puissance occupante, ne peut pas invoquer son droit à se défendre.
- Cet assaut généralisé d’Israël contre Gaza peut être qualifié de génocide. Sans en faire l’analyse ici, nous nous basons, à cet égard, sur de nombreux avis compétents dont les suivants. Selon la Cour internationale de justice (CIJ), il y a plausibilité d’un génocide à Gaza et de nombreux experts internationaux en matière de génocide, y compris israéliens, affirment que des crimes de génocide ont été et continuent d’être commis; de plus, plusieurs officiels et institutions de l’ONU ont sonné l’alarme à cet égard; finalement, Francesca Albanese – rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés (TPO) depuis 1967 – a conclu dans son rapport intitulé Anatomie d’un génocide « qu’il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant qu’Israël a commis un génocide est atteint. »
- Les gouvernements du Canada et du Québec sont complices de ce génocide : par leur promotion initiale du « droit d’Israël de se défendre », leur lenteur à demander un cessez-le-feu, leur poursuite du commerce de matériel militaire avec Israël, leur absence totale de condamnation et, surtout, leur inaction – honteuse et indigne de leurs obligations internationales – face aux crimes qui sont quotidiennement commis par Israël aux yeux du monde entier.
- L’assaut génocidaire actuel d’Israël contre Gaza se situe dans le prolongement de l’occupation militaire, de l’apartheid et de la colonisation israéliennes en Palestine.
2. Concernant la situation en Cisjordanie, la guerre menée par Israël contre le Liban et le risque d’un embrasement régional encore plus large, nous convenons que :
- Les nombreux crimes d’Israël en Cisjordanie, comme puissance occupante et colonisatrice se sont grandement intensifiés depuis octobre 2023 : raids meurtriers quotidiens; milliers de détention arbitraires et torture; milliers de déplacements forcés en raison de la destruction de maisons; expansion des colonies et augmentation des attaques des colons dans l’impunité totale.
- La guerre d’Israël contre le Liban depuis octobre 2024, et la menace de faire connaître au peuple libanais le même sort que Gaza, constituent une nouvelle escalade des crimes commis par Israël.
- L’intensification des provocations d’Israël face à l’Iran pourrait dégénérer en embrasement régional encore plus large, une guerre sur ce front risquant d’impliquer d’autres pays de la région et les États-Unis, et de se transformer en crise mondiale.
3. Nos revendications
Face à l’actuel assaut génocidaire d’Israël, nous réclamons :
- Un cessez-le-feu complet et permanent;
- La fin du « blocus total » (incluant eau, nourriture, médicaments et carburant) imposé par Israël depuis octobre 2023 et la libre circulation de l’aide humanitaire;
- Le retrait des troupes israéliennes de Gaza;
- La fin du blocus terrestre, maritime et aérien qu’Israël impose contre la bande de Gaza depuis 2007 et qui constitue un châtiment collectif contre l’ensemble de la population palestinienne de Gaza.
- Au regard de la « question palestinienne », nous réclamons une solution juste et durable pour la Palestine concrétisant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et l’égalité des droits en terre de Palestine.
La Coalition ne se prononce ni pour une solution à deux États, ni pour une solution à un seul État : elle estime qu’il ne lui revient pas d’en décider et que cela relève du droit du peuple palestinien à l’autodétermination.
Une solution juste et durable implique cependant de tenir compte d’un certain nombre de choses :
- Israël doit respecter le droit international, le droit humanitaire international et, de façon générale, les droits humains des Palestinien.ne.s.
- L’occupation militaire israélienne des TPO est illégale et doit cesser;
- Les colonies israéliennes de peuplement dans les TPO sont illégales et doivent être démantelées;
- Le « mur de séparation » construit par Israël est illégal et doit être démantelé 2;
- Les réfugié.e.s palestiniens, de 1948 à aujourd’hui, ont un droit reconnu au retour.
4. La Coalition inscrit son action dans le cadre du mouvement international BDS
Initié par les organisations de la société civile palestinienne en 2005, alors qu’elles ont appelé au boycott, aux désinvestissements et aux sanctions contre Israël en raison de ses violations systématiques du droit international et des droits humains du peuple palestinien.
C’est dans ce cadre que nous exigeons que le Canada et le Québec mettent fin à leurs relations privilégiées avec Israël et appliquent des sanctions sévères contre cet État.
En particulier, nous demandons :
- L’arrêt immédiat de l’acheminement de matériel militaire (de façon directe ou indirecte) à Israël;
- Une réelle politique d’accueil des réfugié.e.s palestiniens, avec traitement accéléré correspondant à l’urgence et une dénonciation conséquente des obstacles imposés par Israël;
- L’interdiction, en sol canadien, de toute foire immobilière ou autre forme de mise en vente de terrains situés dans les TPO;
- L’application des mandats de la CPI et, par conséquent, l’arrestation de toute personne faisant l’objet d’un tel mandat se trouvant en sol canadien avec comme objectif de la déférer devant la CPI;
- Une enquête sur les Canadien.ne.s ayant combattu dans l’armée israélienne pour vérifier s’ils ont été impliqués dans des crimes de guerre;
- La fermeture du bureau du Québec à Tel Aviv.
Nous demandons aussi :
- aux entreprises et aux institutions canadiennes et québécoises (telle la CDPQ) de retirer leurs investissements dans des compagnies3 dont certaines activités les rendent complices de la colonisation, des crimes de guerre et des crimes de génocide israéliens;
- aux universités québécoises de cesser leur coopération avec les institutions israéliennes.
5. La Coalition du Québec URGENCE Palestine affirme qu’il n’est pas antisémite de défendre les droits du peuple palestinien et, conséquemment, de dénoncer l’État d’Israël pour ses crimes et violations du droit international, du droit humanitaire international, des droits humains des Palestiniens et des Palestiniennes.
1. Extrait du courriel du 15 février 2024 appelant à la formation d’une coalition ad hoc pour organiser une grande mobilisation en mars.
2. Le 19 juillet 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a statué, sans équivoque, sur l’illégalité de l’occupation et de la colonisation israéliennes des TPO et a exigé, dans les plus brefs délais, la fin de l’occupation, le démantèlement des colonies et le démantèlement du mur. Le 18 septembre 2024, l’Assemblée générale des Nations Unies a donné à Israël au maximum un an pour s’y conformer.
3. Les compagnies identifiées par le Projet Investigate de l’American Friends Service Committee – en bref, AFSC Investigate –, par la base de données des Nations Unies et par World Beyond War.