Le « plan de paix de Trump » au Moyen-Orient : Une paix éternelle qui durera combien de jours?
Le « plan de paix de Trump » au Moyen-Orient :
Une paix éternelle qui durera combien de jours?
Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, le 16 octobre 2025 – Au-delà de la vaste mise en scène à laquelle nous avons assisté autour du « plan de paix en 20 points » du président Trump, sur quoi pouvons-nous fonder des espoirs d’une solution juste pour le peuple palestinien? Hélas, rien. Nous ne devons surtout pas nous bercer d’illusions quant à ce qui se passe en ce moment. C’est une nouvelle mise en scène pour blâmer les victimes des horreurs que leurs bourreaux continueront à leur infliger.
Pourquoi toute cette mise en scène?
Il y a trois semaines à peine, la famine et le génocide à Gaza occupaient le devant de la scène internationale, confirmés par des experts indépendants de l’ONU. S’ensuivaient un concert de condamnations d’Israël, la reconnaissance symbolique de l’État de Palestine par plusieurs pays occidentaux et un Sommet de l’ONU – parrainé par la France et l’Arabie saoudite – pour relancer la solution à deux États. Les États-Unis et Israël étaient de plus en plus isolés. Mais ils se préparaient déjà à reprendre le haut du pavé avec un nouveau scénario dont Trump est le héros, qui a culminé le 13 octobre en Égypte par un grand événement protocolaire de signature dudit « plan de paix » en présence d’une bonne vingtaine de dirigeants du monde arabo-musulman et des pays occidentaux, dont le Canada. Conviés à la toute dernière minute, ces dirigeants n’y étaient plus que de simples figurants d’une unité retrouvée autour du plan salvateur de Trump.
Un nouveau mandat néocolonialiste qui absout le génocide et évacue l’autodétermination palestinienne
À la Knesset, juste avant de se rendre en Égypte, Donald Trump a vanté l’armée israélienne comme l’une des plus fortes au monde et a félicité Israël pour sa victoire éclatante à Gaza. Son plan de paix ne prévoit donc aucune imputabilité d’Israël pour ses crimes, aucune obligation de réparations, aucune justice pour le peuple palestinien. Il évacue aussi totalement son droit à l’autodétermination – c’est un véritable mandat néocolonialiste rappelant le mandat britannique de 1920, à la source de la Nakba (catastrophe) palestinienne de 1948. Il n’appartient pas à la puissance occupante de déterminer des termes de l’indépendance d’un peuple.
Le cinq février, le président Trump avait semé la stupéfaction en déclarant que c’est aux États-Unis que devrait revenir la Bande de Gaza, pour en faire une « Riviera du Moyen-Orient », débarrassée de sa population autochtone qui trouverait paix et bonheur ailleurs! Sauf pour le nettoyage ethnique alors assumé ouvertement, c’est en bonne partie cette vision qu’on retrouve dans le « plan de paix en 20 points » de Trump.
En effet, le contrôle réel de Gaza serait entre les mains (1) d’un « Comité de la paix qui sera dirigé et présidé par le président Donald Trump, avec d’autres membres et chefs d’État qui seront annoncés » et (2) d’une Force internationale de stabilisation, établie par les États-Unis « avec des partenaires arabes et internationaux ». Ledit « Comité de la paix » mettrait en œuvre « un plan Trump de développement économique », des « projets immobiliers excitants », une « zone économique spéciale (…) avec des droits de douane préférentiels et un taux d’accès qui doit encore être négocié avec les pays participants ».
Quel espoir entretenir?
Sur le fond, le « plan de paix » de Trump n’offre aucune perspective quant à la fin de l’occupation et de la colonisation israéliennes. C’est un nouveau plan de mainmise étrangère – des États-Unis cette fois-ci – sur Gaza. Le plus que l’on puisse espérer dans les circonstances c’est une trêve la plus longue possible, qui permette à la population de Gaza un maximum de répit et d’accès à l’aide humanitaire. Mais même cela pose problème, Israël n’appliquant pas l’accord qui prévoit l’entrée minimum de 600 camions par jour et violant aussi le cessez-le-feu.
Vraisemblablement, la capitulation et le désarmement du Hamas – et de toutes les autres composantes de la résistance armée palestinienne, car il ne s’agit pas que du Hamas – ne seront pas acceptés et le blâme sera rejeté sur le Hamas pour la poursuite du génocide.
Notre devoir de solidarité
Nous sommes toujours face aux mêmes crimes monstrueux d’Israël perpétrés contre le peuple palestinien, visant sa dépossession finale. Nous sommes toujours face à la même complicité du Canada, jusque dans son endossement servile du « plan de paix » de Trump. Notre devoir est de dénoncer ces crimes et la complicité du Canada et de continuer à demander des sanctions envers Israël pour qu’ils prennent fin.
C’est dans cette perspective que la Coalition organise une manifestation à Montréal le 26 octobre prochain.
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